Ce thème s’applique à tous les niveaux. Pour la suite de notre épopée chinoise, nous voulions sortir un peu des sentiers battus et aller dans l’ouest du Sichuan, réputé pour être le Tibet sans les problèmes qui vont avec. Effectivement, ce n’est pas du tout l’administratif qui nous a posé quelques soucis…
Nous souhaitions aller dans le village de Tagong et la ville de Kangding, où les paysages sont à priori magnifiques et offrent de belles possibilités de trek. Etant en hors saison, avant de pouvoir atteindre Tagong, il nous aura quand même fallu trois jours. Un premier de Shangri-La jusqu’à Daocheng, où le terme « piste » prend tout son sens. Au début, nous étions bel et bien sur une route, mais bim, sans prévenir, les chinois l’ont enlevée ! Non en réalité, on pense juste qu’ils ne se sont jamais donné la peine de la faire. Il faut dire que tout l’itinéraire n’est que serpentins à flanc de montagne, passant par de nombreux cols, le tout entre 3000 et 4700 mètres d’altitude. Évidement, la glissière de sécurité, on n’y pense même pas. Après tout, le ravin ne fait que quelques centaines de mètres de profondeurs ! Quoi ? Nous sommes dans un bus et non dans un 4×4 ? Ben oui et alors …? 😛 Et est ce qu’on précise qu’à certains moments il y a de la neige sur la route, que notre chauffeur fume clope sur clope tout en changeant la musique sur son téléphone ? Non ? Bon ok !

Nous atteignons finalement en fin de journée Daocheng où nous trouvons, avec l’aide d’un chinois et de son traducteur sur smartphone, une auberge très sympa.  Petite absurdité asiatique, nous voulons acheter des tickets pour le bus du lendemain matin à 6h00 vers Xinduqiao, mais le guichet est fermé jusqu’à 8h00 et il est impossible de payer au chauffeur…Nous devons donc attendre le bus du surlendemain, ce qui nous permettra de ronfler jusqu’à tard dans la matinée et de nous mettre un peu à jour sur le blog !
Quand enfin nous posons nos fesses dans le bus, on repense à l’expression « hors piste ». Ça vous inspire la neige? Bonne réponse. On n’avait pas de skis mais de la neige ça oui, on avait ! Le bus roule quand même (parfois un peu vite à notre goût), il s’arrête quand même mettre les chaînes au bout d’un moment, ouf ! Nous attendons ensuite au moins deux heures dans une ville à mi chemin que les routes soient ouvertes pour pouvoir repartir, et enfin atteindre Xinduqiao où nous prendrons une navette qui nous déposera à Tagong. Nous y sommes ! Étant toujours en basse saison, les guesthouses qu’on avait repérées sont fermées… On en trouve finalement une dans une maison tibétaine très belle, mais avec un (petit) point négatif tout de même : pas d’eau ! Beh oui, il fait froid, les canas sont gelées.

Heureusement, nous ne prévoyons de rester qu’une seule nuit. La neige s’étant invitée à notre séjour, impossible d’aller trekker. Nous retrouvons tout de même nos âmes d’enfants un petit instant lors d’une courte balade sous les flocons, enfin surtout moi !

Le village de Tagong contient un joli monastère dont on peut faire tout le tour en faisant tourner des moulins à prières.


C’en est assez, on fait donc nos sacs afin de repartir à Xinduqiao puis atteindre Kangding, plus bas en altitude, où on espère avoir un temps plus clément. Devinez quoi? Ben non, ce n’était pas mieux, nous n’avons d’ailleurs jamais atteint cette ville ! Impossible de partir de Xinduqiao : la route menant à Kangding passe par un col, encore plus enneigé… Nous n’avons donc pas d’autre solution que de loger à Xinduqiao, dans le seul hôtel acceptable (bon ok, plus que ça !) de la ville, largement hors budget. Oui mais, ici on avait du chauffage, de l’eau très chaude et du wifi ! Et surtout, nous y avons fait une rencontre qui nous a un peu sortis de la m**** (enfin de la neige) les jours suivants. Il devait y avoir dans la ville trois personnes qui parlaient un peu anglais, et on les a croisés, yessss ! Il s’agit de Tang, sa femme et toute sa famille. Ils ont trois voitures, des chaînes, deux places libres et s’en vont pour Chengdu, jackpot ! C’est donc avec plaisir, soulagement mais ne sachant pas trop où on allait quand même que nous avons embarqués dans une belle Polo.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que les chaînes ont été indispensables pendant presque toute la 1ere journée de route. Malgré elles, le nez de la polo a vu de près un mur et le cul d’une autre voiture a testé le caniveau ! Cela dit, les paysages enneigés sont magnifiques et on est bien contents d’être assis à l’arrière et n’avoir rien d’autre à faire que de regarder.

Nous sommes arrivés entiers à Danba, étape du jour, où nous irons visiter en mode chinois un « village caché ». Comprenez par là : payer l’entrée, aller à un viewpoint en voiture, prendre des photos/selfies et repartir. Bon j’exagère un peu, on s’est arrêté dans une maison du coin pour regouter un thé au beurre de yak. C’est salé, ça sent un peu la ferme, bref c’est absolument infecte 😛. On est pas les seuls à le penser, ça nous rassure. On testera aussi un alcool artisanal un peu fort, mais pas trop mauvais.

Après un bon bol de nouilles offert par « notre famille chinoise », nous n’aurons aucun mal à nous endormir, bien que n’ayant rien fait de la journée😅.
Nous reprenons la route le lendemain, où nous devons atteindre Chengdu. Les paysages ne sont plus du tout les mêmes. Nous passons de tunnel en tunnel, le tout dans une vallée industrielle moche à souhait. Aujourd’hui, c’est le repas en mode chinois que nous testerons, toujours offert par la mère de la famille. En mode chinois? C’est à dire une grande table, un plateau tournant au milieu et des dizaines de plats sur lesquels tout le monde se jette pour remplir à plusieurs reprises son petit bol. A cela on ajoute un bon verre d’alcool blanc et le tour est joué. De la goutte le midi? Et ben oui, on a même du finir notre verre cul sec. Pas d’inquiétude, les conducteurs n’ont pas bu ! Et voilà, la nuit tombe, nous atteignons Chengdu. Nous disons au revoir à cette famille, et retrouvons notre mode de vie bien à nous, après ces deux jours sympathiques, mais qui ont eu leur lot de surprises.
Alors oui, deux trois choses qui nous ont un peu interpellés.
– Nous étions en voiture avec chaînes sur la neige. Mais d’autres sont en moto et semblent sereins. De même, nous avons constaté avec surprise (et effroi un peu aussi) que les camions roulent SUPER vite. Autant vous dire que s’ils commencent à glisser…

– L’organisation chinoise, c’est pas ça qu’est ça. Ils étaient dix, dix smartphones derniers cris et n’ont pas utilisé le GPS à certains moments où ça aurait pu être utile (à suivre…)
– (…suite) On a fait demi tour sur l’autoroute ! Enfin, n’ayez pas peur, pas tout à fait. Les entrées et sorties sont assez bizarres, des voitures peuvent se croiser comme à un carrefour. Alors quand notre chauffeur s’est rendu compte qu’il aurait dû prendre à droite, nous avons fait un petit tour de rond point, mais sans rond point !
– On est quand même plus débrouillards qu’eux ! Oui, lorsqu’ils sont arrivés à Chengdu, nous leur avons simplement demandés de nous déposer à une station de métro où nous pouvons faire notre petite vie. Oui MAIS ! Nous devions changer de métro pour atteindre notre hôtel, et ça avait l’air de bien les inquiéter… Mais bon on s’en est sortis, promis !
Enfin, malgré tout ça, nous avons bien rigolé avec eux et nous les remercions surtout de nous avoir proposé leur aide (pas gratuite non plus faut l’avouer). Mais quand même, nous serions peut être toujours à Xinduqiao sinon…ou au moins nous y aurions passé beaucoup plus de temps 😀.

Infos utiles :

– Shangri-La -> Xiangcheng : on ne sait plus le prix du bus, acheté à la gare routière de Shangri-La  (<100¥).
– Xiangcheng -> Daocheng : on ne voulait pas dormir à Xiangcheng, c’est moche et ça ne nous disait pas trop. Voiture taxi à 300¥/voiture partagée avec une autre personne.
– Daocheng -> Xinduqiao : 137¥/pers, bus à 6h10.
– Xinduqiao -> Tagong : voiture taxi partagée. Prix normal d’environ 20¥/pers.
– Hôtel Tagong : 70¥/nuit pour une chambre double. Pas d’eau à cause de l’hiver. Enfin il y avait un gros bac d’eau froide, mais sans chauffage on a préféré passer notre tour.