Depuis le début de notre voyage, nous avons beaucoup marché, mais nous n’étions pas encore partis en trek de plusieurs jours. Nous avons remédié à cela ! Un des parcours les plus populaires au Myanmar consiste à rejoindre le Lac Inle au départ de Kalaw, en trois jours de randonnée, dite comme facile…A peine arrivés à l’hôtel à Kalaw, on croise un guide et trois argentins, et voilà, dix minutes de discussions plus tard c’est signé, on part le lendemain. Ce trek est très apprécié car les repas et les nuits se font chez les habitants des petits village situés sur le chemin, dans des conditions rustiques mais authentiques.


Un bon petit déjeuner dans le ventre, nous voilà donc en route pour la première étape. Premier constat : euh…j’espère qu’on va pas marcher à ce rythme tout le long… Oui notre guide Ko Kyaw (prononcé à peu près « Jojo ») est en forme, et malgré son gros sac bien lourd rempli de victuailles, il galope ! En plus ça grimpe un peu, bref, on se dit que ça va pas être si simple que ça… La pause de midi est la bienvenue. Nous faisons halte chez le grand père de Jojo pour engloutir un repas plutôt bon et copieux.

Après une petite sieste (impossible d’y résister !), nous repartons chargés d’énergie pour notre deuxième partie de journée. Nous profitons de jolis paysages sur la route et découvrons la façon dont on cultive le piment (ce n’est pas une culture courante chez nous !) : il est ramassé à la main, puis étalé pour sécher. On voit donc un peu partout de grandes « taches » rouges, c’est qu’ils en consomment ici !

Ayant marché une vingtaine de kilomètres, nous arrivons à notre village étape. Nous faisons la connaissance de la belle mère de guide et de sa famille, et nous visitons par la même occasion notre chambre d’hôtel *****. A savoir : deux ou trois couettes posées sur le sol, et deux ou trois pour nous couvrir ! Ce soir là, nous n’avons pas le droit à la douche, disposant seulement d’un bac d’eau sans aucune intimité. Rinçons les pieds et le visage, le reste attendra.

Notre guide nous cuisine encore un très bon repas, au cours duquel nous rencontrons un villageois qu’on surnommera « Okééé man ». Effectivement, un peu attaqué par la tequila qu’il a du apprécier après son travail, il nous a bien fait rire en ne comprenant pas grand chose de ce qu’on essayait de raconter, mais en y répondant systématiquement par de hauts et forts « Okééé ! ». On partagera aussi un moment autour d’un feu, où tout le monde épluche une petite partie de l’ail cultivé pour le replanter pour une prochaine récolte.
Il est 20h30, nous sommes arrivés au village depuis trois heures et demi, il fait nuit depuis trois heures, on a mangé depuis une heure… et on va se coucher !

On pense alors être bien reposés le lendemain. Mais d’une part il fait froid dans la nuit (c’est l’hiver quand même, et on est en altitude) et d’autre part, on se réveille presque tous avec un problème de tourista…(on passera volontairement les détails). Ajoutons à cela un confort moyen et c’est la recette parfaite pour se réveiller et penser déjà à la nuit suivante. On engloutir notre petit déjeuner, enfin je dirais plutôt Matias (un des trois argentins) engloutit son petit déjeuner et une partie du mien, et on repart pour une deuxième journée d’environ vingt kilomètres de marche. Bien qu’un peu affaiblis, on profite encore de beaux paysages et de scènes de vie rurale authentiques à souhait.

Nous atteignons notre deuxième village étape en fin de journée, pas mécontents du tout de s’arrêter (le rythme est toujours soutenu, surtout que le sac de Jojo s’allège un peu plus à chaque repas !). Nous posons nos sacs dans notre chambre commune, et nous sommes ravis de profiter de la douche. Enfin profiter est un peu généreux comme mot : il commence à faire frais dehors, le soleil se couchant, et le bidon d’eau à notre disposition est bien sûr froid (très froid, rappelons que les nuits sont très fraîches et les journées pas étouffantes). Le premier bol d’eau qu’on se verse dessus est un mauvais moment à passer, mais au final ce sont des hommes (et femmes) nouveaux qui sortent de cette petite cabane au fond du jardin ! Car oui, il n’y a pas réellement de douche dans les maisons, mais un bidon posé à l’extérieur, un morceau de palette pour mettre les pieds et quatre morceaux de murs faits en bambou aplati et tressé. Il fera une nouvelle fois assez froid dans la nuit. La maison n’a pas de fenêtres, au mieux des volets plus ou moins étanches à l’air, au pire un trou ouvert et l’intermédiaire une bâche ou une « plaque » de bambou tressé (oui, le même que pour la douche !).

Au réveil, la température extérieure est de 8°C et c’est pas beaucoup plus reposés que la veille que nous partons pour les dix neuf kilomètres de marche de la journée. La dernière partie est assez escarpée et Jojo court presque devant nous, impatient de retrouver sa famille. Il ne semble pas ressentir la fatigue des deux premiers jours lui !😛

A midi, c’est les yeux remplis de beaux paysages et les jambes remplies de fatigue que nous arrivons à la fin de l’étape. On avale un dernier repas de noodle et de soupe (on n’en peut plus de ces soupes !) et on monte avec nos amis argentins dans notre bateau pour traverser le Lac Inle, deuxième plus grand du pays. Ce superbe lac abrite une quarantaine de village battis sur pilotis, au beau milieu de l’eau pour la moitié d’entre eux et habités par le peuple Intha. Ici, on pratique un mode de culture plutôt original : des jardins et des champs flottants. On découvre par la même occasion la technique de pêche du peuple Intha, c’est à dire debout sur leur pirogue, qui manoeuvrent la rame d’une jambe et pêchent avec les mains. Belle leçon d’équilibre, lorsque nous, assis au milieu de notre bateau, on se sent moyennement stables !

Infos utiles :

– Bus Bagan – Kalaw : plusieurs par jour de différent standing (minivan, VIP, normal). Nous sommes passés par notre hôtel Shwe Na Di guesthouse pour prendre le bus normal partant le matin à 7h30 ou 8h00 (on ne se rappelle plus). Prix 11000 kyatts/pers y compris pick up à l’hôtel.
– Trek : pour trois jours de Kalaw au lac Inle, 45000 kyatts/pers, tout inclus sauf l’eau. Nous avons rencontré un guide en arrivant à l’hôtel à Kalaw et sommes partis avec lui. Nous en sommes très contents ! Il s’agit de Jojo, que vous pouvez contacter au +95 09 360 86 252 ou au +95 09 458 370 225 ou par mail kokyawkalaw@gmail.com. Concernant le trek, sur trois jours, ce n’est pas si facile que ça. Tous les guides marchent assez vite et ce n’est pas tout plat ! Les bâtons de marche sont les bienvenus par moment. Nous situerions plutôt le trek dans une catégorie moyenne. Pour éviter la première partie (celle qui monte), le trek de deux jours est bien, le début se faisant en voiture.
– Hôtel à Kalaw : Golden Kalaw à 18$/nuit pour une chambre double avec sanitaires privés, eau chaude et petit dej inclus. WIFI mais ne comptez pas trop dessus, très, très, très lent.
– Hôtel au lac Inle : on ne dort pas sur le lac (réservé aux gros budgets ou coups de folie) mais dans le village de Nyaung Shwe. On a suivi nos compagnons de trek par flemme de chercher autre chose. Hôtel Bright Hotel à 25$/nuit avec petit dej et salle de bain privée. WIFI correct, quand il y a l’électricité dans la ville…😜