Oui enfin, pas vraiment. Nous sommes toujours en Inde, mais avons fait exil pour cinq jours à Leh-Ladakh, dans l’Himalaya. C’est de loin la meilleure idée qu’on ait eue en Inde,  merci Cedric Bezamat 😉.
Alors pourquoi le Tibet? Tout simplement car cette petite ville au passé compliqué (dû à sa situation geographique) compte un grand nombre de familles d’origine tibétaine, qui y ont apporté leur culture. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que c’est appréciable. Leh, cette ville qui se transforme en fourmilière pendant l’été, est tout ce qu’il y a d’authentique et de paisible hors saison, en hiver. Alors certes, il faut un peu de temps pour trouver un hôtel ouvert et le choix de restaurants est plutôt restreint, mais l’accueil et la gentillesse des habitants sont incomparables ! Revenons sur cinq jours de coup de coeur de notre voyage…

Dans un premier temps, il faut prendre l’avion, qui est le seul moyen d’atteindre Leh à cette époque de l’année, la route montagneuse étant fermée. Leh se situe tout de même à 3505 mètres d’altitude, on ne s’y rend pas par une autoroute ! Après avoir passé un nombre impressionnant de contrôles (ils ne rigolent pas en Inde) nous embarquons dans un Boeing 737 à…20 personnes à tout casser ! Disons que le choix des sièges est assez large 😄. Nous atterrissons une heure plus tard à Leh où nous nous dépêchons d’enfiler nos manteaux. Nous trouvons un hôtel près du centre de la ville, avec chauffage et eau chaude (pour le moment, affaire à suivre !). Après avoir dormi quelques heures dans la matinée (la combinaison d’une nuit dans l’aéroport de Delhi et d’une arrivée soudaine à 3500 mètres d’altitude est quelque peu fatiguante), nous partons explorer le « main bazar » (marché principal) à la recherche d’informations sur ce que nous pouvons faire pendant notre retraite himalayenne.
Et là, c’est décidé : le lendemain nous partons pour une excursion en taxi pour les monastères Thiksey, Hemis et Shey. En route, les paysages sont époustouflants.

A cette altitude, chaque marche à gravir est une petite épreuve,  l’oxygène manquant et notre corps demandant un peu de temps pour s’adapter. Cela ne nous empêche tout de même pas de profiter pleinement de nos visites au coeur de la culture bouddhiste et tibétaine.

Quelque peu fatigués par notre journée, nous dormons à 21h30 ! La suivante commencera par un petit déjeuner au milieu des locaux, dans une toute petite salle où nous mangeons chapati au beurre et chai (thé) (ce n’est pas aussi bon que de vraies tartines mais ce n’est pas mal quand meme ☕).
Nous décidons de voler de nos propres ailes ce jour ci, et partons en marchant direction le Shanti Stupa : haut lieu de pèlerinage construit pour symboliser la paix dans le monde. Nous sommes absolument seuls au monde et nous pouvons apprécier la vue en toute tranquillité !

Nous nous attaquons ensuite à la petite ascension jusqu’au Leh Palace (ancien palais érigé par les rois bouddhistes du Ladakh) en passant dans de micro ruelles, où les indications pour atteindre notre but ne sont pas toujours évidentes…

Une fois arrivés, nous n’en avons pas assez et continuons donc notre route direction le gompa de Namgyal Tsemo. Le chemin que nous empruntons n’est pas vraiment digne de ce nom, mais une fois en haut, de nouveau, la vue ne nous déçoit pas !

Rincés par notre journée, nous apprécions notre repas de momos frits (spécialité tibetaine) et l’énorme pancake en dessert 🍰🍰. Nous apprécions aussi la douche chaude, mais de façon rustique…Les canalisations ayant gelé dans la nuit précédente, nous n’avons désormais plus d’eau courante mais un gros seau d’eau froide et un petit d’eau chaude pour nous laver ! C’est un coup à prendre dans une salle de bain non chauffée mais c’est moins terrible que ce que l’on pensait.
La journée du lendemain sera la plus mémorable de notre séjour himalayen. Nous partons à 7h00 direction le Pangong Lake. Enfin, nous partons à 7h30, la pompe à gasoil de la voiture ayant froid ne permettant pas au moteur de la voiture de rester allumé plus de trente secondes ! Il faut préciser qu’à 7h00, il fait encore -13°C… Pour atteindre ce lac d’eau salée en plein coeur des montages, nous empruntons la troisième plus haute route carrossable du monde avec un passage à Chang La Pass à 5360 mètres d’altitude ❄❄.

Une fois encore, le terme route est bien généreux, ressemblant parfois plus à un bon chemin de VTT caillouteux et plein de trous. Mais cela n’effraie ni les bus, ni les camions, motos ou voitures !

Après 150 kilomètres et quatre heures de route aux paysages magnifiques, nous arrivons enfin à destination. Les photos en disent plus que les mots sur la motivation de faire huit heures de voiture pour un lac…

Nous ne savons pas vraiment quelle était la température lors de notre passage, mais il arrive que le lac gèle en hiver, bien qu’il soit salé.

Nous passons notre dernière journée à Leh, seuls dans la montagne. Sur les conseils de l’office de tourisme, nous sommes partis pour relier Sabbu village à pied, un treck très facile selon eux. Dans un premier temps, il n’est déjà pas évident de trouver le chemin en lui même ! Une fois déniché, nous remercions généreusement notre smartphone et l’application de cartes, nous aidant à rester dans ce qui est supposé être un passage. Au final, nous avons bien grimpé à vue d’oeil 300 mètres de dénivelé, pour atteindre un sommet nous offrant une très appréciable vue sur les sommets lointains enneigés !
Assez fatigués par notre montée, nous décidons  de redescendre par le même chemin plutôt que d’aller plus loin. Nous croisons un groupe de jeunes locaux qui souhaitent une photo…pourquoi pas !

De retour à notre hôtel,  nous refaisons nos sacs, un peu à contrecoeur, et ainsi s’achève notre séjour à Leh. Nous repassons le lendemain les innombrables contrôles à l’aéroport (aussi petit soit-il) et nous nous envolons pour un retour à la vie bruyante du reste de l’Inde.