Ceux qui nous connaissent un peu savent que Virgile n’était pas très ami avec l’apprentissage des langues à l’école, et que moi j’y ai appris l’allemand. Une majeure partie de l’Amérique du Sud parlant espagnol, autant vous dire qu’on avait quelques difficultés à avoir des conversations de géopolitique. Cela dit, on connaissait quand même le minimum vital : comer, dormir, cerveza, gracias. Bon, on exagère un peu, on arrivait à s’en sortir, mais pour des choses basiques. Du coup, nous avons décidé de prendre des leçons d’espagnol, histoire d’être un peu plus à l’aise.
Nous hésitions entre deux villes. Nous nous sommes d’abord rendus à Sucre, que nous avons un peu visitée : un petit tour au centre pour se balader sur la place 25 de mayo ou encore dans son marché, et un petit tour sur les hauteurs de la ville.
Mais nous avons décidé de ne pas rester. En faisant quelques recherches, nous sommes tombés sur une école de Cochabamba dont le principe nous a tout de suite plu : un prof par élève ou par couple, des cours dans le jardin en compagnie des chiens et même d’une tortue, et surtout un accueil en famille. Et franchement, c’est le meilleur choix que nous ayons pu faire. On prévoyait de ne rester qu’une semaine mais nous avons prolongé pour une deuxième, et si on ne courrait pas derrière le calendrier, on aurait peut-être passé encore un peu plus de temps là-bas. Mais pourquoi ? Et ben parce qu’on y était drôlement bien ! Les cours d’espagnol, le matin, sont super agréables. On change de prof tous les jours, et chacun a son style. On a évidemment des leçons, mais on discute beaucoup, de tout et de rien, du coup on progresse et on passe un bon moment. Ça rappelle nos années étudiantes, où on passait aussi de bons moments, mais en étant peut-être un peu moins sérieux… :P. En plus, nous avons été accueillis par Samuel, Veronica, et leur deux enfants Cecilia et Gabriel. Pendant 15 jours, nous nous sommes sentis comme dans notre propre famille, nous avons sans cesse vaincu Gabriel au ping-pong, nous sommes battus avec Huara, le chien, pour la faire sortir de la maison, nous avons goûté avec plaisir à la cuisine bolivienne (et mmmmh qu’est-ce qu’ils cuisinaient bien!). On leur a aussi concocté deux petits dîners français : des crêpes et des quiches lorraines qui ont remporté un franc succès.
D’ailleurs, ces mêmes crêpes ont aussi fait fureur lors de la pause du matin à l’école (la récré quoi). Il paraît même qu’elles étaient BIEN meilleures que celles de Jacques 😛 (franco-bolivien, mari de Carmen avec qui il a créé cette école, infos à la fin de l’article).
Pendant ces deux semaines, on a un peu retrouvé une vie normale avec une routine métro-boulot-dodo, mais en mieux quand même. Qu’est-ce que ça fait du bien de faire la grasse mat’ le week-end, qu’est-ce que c’est reposant de savoir où on va dormir les 15 prochaines nuits… ! Bon, on a quand même pas passé toutes nos après-midis devant la télé, mais l’avons un peu visitée cette ville de Cochabamba. On a courageusement monté (et descendu aussi) les marches menant au Christ (le même qu’à Rio), au lieu de céder à la tentation du télécabine à un prix ridiculement bas. De là haut, belle vue panoramique sur toute la ville et les alentours.
Nous avons fait de petits tours dans le centre, visitant sa place 14 de Septiembre, sa Cancha (immense marché à ciel ouvert) et son Dumbo, le meilleur glacier du coin parait-il. On a aussi fait le tour de la Laguna Alalay, dont une fois accompagnés de Huara, qui semblait bien moins fatiguée que nous !
De plus, nous avons eu la chance d’être présents lors de deux événements importants. Le premier, le solstice d’hiver et el año nuevo Andino. A travers une bonne partie du pays, partageant les mêmes croyances, se tiennent des célébrations qui commencent tôt le matin. Avec les autres élèves de l’école, Jacques et Carmen, c’est donc rendez-vous à 5h30 pour s’y rendre. Il y a un grand feu de bois, qui certes nous enfume un peu, mais réchauffe. Chacun peu acheter de quoi faire des offrandes à la Pachamama (La Madre Tierra, la Terre Mère) : des faux billets pour espérer la richesse, une maison ou une voiture miniature, pour avoir la chance de les posséder un jour en vrai, etc…
Et une offrande un peu plus particulière…un cœur de lama, sacrifié quelques minutes plus tôt, au lever du jour. Chacun y va de son petit feu pour ses offrandes, et du coup on se retrouve un peu (carrément) enfumés, mais bon ! Ensuite, lorsque enfin le soleil sort de derrière les montagnes, tous tendent les deux mains dans sa direction pour en recevoir l’énergie. Un sacré moment, surprenant pour nous Européens, mais très intéressant, immergés au milieu de la culture Aymara.
Le deuxième événement : la San Juan, saint du quartier dans lequel nous vivions. Nous en avons malheureusement manqué un bout, étant déjà partis, mais avons quand même assisté à un concert de Mariachis, et surtout à un grand défilé de Morenas, danseurs et danseuses en costumes (très beaux d’ailleurs) suivis par des fanfares.
Ces deux semaines sont passées très vite, et seulement après nous avoir battus au ping-pong, Gabriel nous a autorisés à partir continuer notre voyage. En bonne fille que je suis j’ai versé ma petite larme en disant au revoir à notre famille d’un temps.
Nous reprenons la route en direction du parc national de Sajama, où un petit défi nous attend… Nous remercions vraiment toutes les personnes avec qui nous avons passé un excellent moment : Samuel, Veronica, Gabriel et Cecilia pour leur accueil, Carmen et Jacques pour leur super école et leurs cours, Dani et Noemie eux aussi pour leurs cours, et tous les autres étudiants, Andreas, Eloïsa, et Hakim (qui n’est pas rancunier, après que la France a fait un meilleur parcours que la Belgique à l’Euro de foot :P).
Infos utiles :
– Cours d’espagnol : Escuela Carmen Vega . Elle est GÉNIALE. On a progressé vite, avec le peu de temps qu’on avait on a appris tout ce dont on avait besoin pour communiquer tous les jours. Le logement en famille est un vrai plus, et toutes les familles sont extra. Les cours ne sont pas chers et vraiment bien faits, adaptés à chacun, le tout dans une ambiance familiale.
– Bus Sucre-Cochabamba : Bus de nuit, compagnie TransCopacabana. Billets pris à notre auberge, plus cher que le prix normal (90 Bs/pers au lieu du vrai prix 70 Bs/pers). Compagnie pas géniale, mais tout de même correcte. Nous sommes arrivés à 4h du matin, et avons fini tant bien que mal notre nuit dans la gare !
– Hôtel Sucre : Kultur Berlin. Lit 55 Bs/pers dans un dortoir de 8, petit déjeuner inclus. Hotel pas mal mais un peu bruyant certains soirs car il y a un bar avec de la musique. Par contre, ne pas prendre la solution de facilité comme nous pour acheter des billets de bus, ils prennent une bonne commission, préférer aller à la gare routière…
Escuela Carmen Vega
si vous voulez plus d’infos sur l’école d’espagnol Carmen Vega de Cochabamba: vous pouvez voir notre site internet: http://www.escuelacarmenvega.com