Appelé ici Emeishan (shan signifie « mont » en chinois), il s’agit d’une des cinq montagnes sacrées du bouddhisme chinois. A l’attrait du paysage offert par le site vient s’ajouter l’intérêt culturel. Nous avons évidement croisé de nombreux touristes (sur lesquels on reviendra un peu plus loin…) mais aussi pas mal de pèlerins qui nous ont d’ailleurs surpris, s’arrêtant toutes les trois pas pour prier. Difficile pour nous de comprendre cette pratique, que nous respectons néanmoins.

Alors, concrètement qu’est-ce qu’on y fait sur cette montagne ? Et bien on a marché, on a glissé, on a monté (et descendu !) des escaliers et on en apris plein la vue. Le mont Emei peut être gravi du pied jusqu’à son sommet (3399 m !) en trois jours, en passant les deux nuits dans des monastères, option que nous avons directement éliminée. Sommes nous devenus feignants ? Non, pas encore, mais on n’avait pas vraiment envie de passer deux nuit dans un confort sommaire, le tout en hiver. Heureusement, d’autres possibilités s’offrent à nous.

Nous avons donc pris un bus plein de chinois pour monter jusqu’au trois quarts du parcours. Après le bus, beaucoup choisissent le télécabine qui les trimbalera quasiment jusqu’en haut. Nous avons évidement évité ça et avons commencé à marcher. Enfin, à patiner ! Car oui, nous étions assez haut pour qu’il fasse froid et que tout soit gelé, mais pas assez haut pour dépasser les nuages et profiter des rayons chauds du soleil. Mais pas d’inquiétude, nous avons des crampons à ficeler tant bien que mal sous nos chaussures. Ne nous mentons pas, ce n’était pas du premier choix ! Nous avons aussi nos bâtons de marche, et pourtant certains passages ne sont pas évidents. Aors imaginez notre étonnement et notre incrédulité lorsque nous voyons ces touristes chinois en petits mocassins de ville ou en jupe et bottes à talons… Si, si, à talons ! Aiguilles bien sur, ce n’est pas drôle sinon.

Bref, nous montons tous ces escaliers enneigés à notre rythme, jusqu’à arriver à la limite nuageuse. Nous passons petit à petit cette masse, pour enfin nous retrouver au-dessus d’une véritable mer blanche, tout en étant dans une forêt enneigée avec la lumière du soleil. On se croirait dans un monde imaginaire, flottant dans les airs. Ce n’est pas compliqué, on est conquis !

On continue notre ascension jusqu’au « Golden summit », but ultime des pèlerins, et de nous aussi par la même occasion. Le monastère y a été totalement reconstruit après un incendie dévastateur il y a quelques années. Les choses n’ont pas été faites à moitié !

Atteindre le sommet, c’est aussi profiter d’une vue magnifique presque en tous points. La mer de nuage laisse apparaître quelques sommets enneigés et une fois encore nous avons l’impression de flotter sur notre rocher.

Le temps de nous balader un peu ici et de manger dans ce cadre idyllique et nous rattaquons la descente, encore plus délicate que la montée sur ces marches verglacées. Notre idée était à l’origine de rallier un monastère bien plus bas pour y passer la nuit et redescendre jusqu’au village de base le lendemain. Mais le temps étant moyen, on a préféré reprendre le même bus que le matin, profiter d’une bonne douche chaude le soir (qu’on aurait pas eue sur chemin!) et repartir le lendemain pour faire une petite boucle du parcours.

Nous voici donc en route après une bonne nuit de sommeil et avec un énorme pancake dans le ventre. Ça commence tranquillement avec plutôt ce qui ressemble à une balade dans un parc et avec quelques marches tout de même, le tout au milieu d’une forêt en bambous. On continue ensuite toujours dans le même cadre, mais avec beaucoup d’escaliers cette fois. Et lorsqu’on a atteint un point haut, devinez quoi ? Et oui, il faut redescendre, pour recommencer quelques mètres plus loin.

La dernière partie de notre matinée n’a pas été la plus intéressante, ayant à emprunter un bout de route…pour rejoindre un premier parking. Cela signifie : on peut y prendre un bus pour rentrer à Baoguo, village de base et forcement aussi qu’on peut y venir directement en bus. C’est donc à ce moment que nous nous retrouvons mêlés à un flot non négligeable de touristes, tous moins discrets les uns que les autres. Cette zone attire d’autant plus qu’à quelques mètres du parking (tiens comme c’est bizarre !), se trouve une zone pleine de singes, soit-disant naturelle. C’est en réalité une vraie attraction. Certes, il y a bien des panneaux énormes « ne pas toucher ou jouer avec les singes », mais il y a aussi une belle cabane à l’entrée abritant de nombreux ordinateurs et photographes, vous tirant le portrait avec ces bestioles vous grimpant dessus… Tout est aménagé pour que les gens puissent se promener paisiblement (ou pas) au milieu des animaux qui n’attendent qu’une chose, qu’on leur donne à manger. Enfin, qui n’attendent pas d’ailleurs. Il se servent, plus ou moins délicatement… Bref, on trouve tout ça un peu pathétique, mais c’est ce qui plait aux chinois…

Nous continuons donc notre chemin en dehors de ce zoo et quelques centaines de mètres plus loin, nous croisons de nouveau ces bêtes à poils, mais un peu plus dans leur habitat naturel. A chaque pas nous en voyons plus. Nous prenons quelques clichés, mais une mère de famille pas contente de s’être fait « paparazzier » avance et se met entre Virgile et moi et commence à montrer les dents… Bon, on commençait à être fatigués et il faut encore qu’on rejoigne le parking, alors armés de nos bâtons de marche, nous faisons demi-tour. Cette femelle a marqué la fin de notre aventure sur le mont Emei. Nous rejoignons le bus (qui n’était pas à côté tout de même) et le village de Baoguo.

Finalement, si c’était à refaire, nous ne partirions pas du bas où les paysages n’ont rien d’exceptionnel mais du parking aux singes, où le cadre est nettement plus sympa. Bien motivés, il doit être possible de joindre en une journée l’arrêt de bus suivant sur le chemin. Quoiqu’il en soit, nous sommes ravis de ces deux jours et surtout d’être allés au sommet, qui a vraiment récompensé nos efforts.

Infos Utiles :

  • Bus Chengdu – Emeishan : 41 yuans/pers. Acheté à la gare routière, départs fréquents tous les jours.
  • Hôtel Emeishan : à Baoguo plus précisement. Teddy Bear Guesthouse. 35 yuans/lit en dortoir 6 personnes. Auberge assez jolie, personnel à l’accueil sympa mais par contre les gérants/proprios (ou on ne sait pas qui) sont un peu bizarres. En gros, on a eu l’impression de les déranger un peu pendant la basse saison…
  • Emeishan : bus pour aller au plus haut ou presque : 90 yuans/pers, aller/retour compris d’office. Entrée à 180 yuans/pers ou 90 yuans/pers pour les étudiants. Le ticket est valable deux jours.